7 Mars 2017
Personnels de l’Université de Lorraine, parfois parents d’étudiants, adhérents à la CGT Ferc Sup, nous avons été particulièrement surpris, voire choqués, par le mail que le doyen de la Faculté des Sciences et Technologies de Vandoeuvre a écrit à tous les étudiants de sa faculté au sujet de la taxe d’apprentissage et par le courrier qu’il leur a demandé de transmettre à leur entourage (parents, famille, amis) – voir ci-joint.
Certes, la taxe d’apprentissage est devenue une source de revenu non négligeable pour nos établissements mais des services spécifiques existent dans nos facultés pour la collecter. Ce ne sont pas aux étudiants à servir de collecteurs pour l’université. Nous sommes particulièrement choqués que les étudiants et leurs familles se retrouvent sous cette pression que le doyen, sans doute par maladresse, leur impose, laissant penser que sa Faculté est au bord de la faillite et les impliquant dans la recherche de financements pour compenser le désengagement de l’Etat, sans que rien ne soit davantage expliqué, en faisant comme si ce désengagement était normal, et en basculant la responsabilité de combler ce manque d'argent sur les étudiants et les parents eux-mêmes.
Par ailleurs, si la Faculté des Sciences et Technologies de l’Université de Lorraine a pour mission de former les étudiants, son seul objectif n’est pas de préparer nos enfants à leur arrivée sur le "marché du travail" ni de monter des formations d’excellence avec la vision étroite que l'on en donne dans nos grands établissements aujourd'hui . Le service public, servi par des fonctionnaires d’État, est le garant d’une efficacité sociale. Il constitue la base d’un investissement social, collectif, qui n’est pas seulement financier, mais aussi culturel et sociétal, à l’échelle du pays.
La CGT Ferc Sup dénonce cette course à l’« excellence » et une vision à court terme à orientation budgétaire, au détriment des étudiants et des personnels, qui nous font redouter l’instauration d’universités à deux vitesses et la marchandisation du savoir qui se profile. Elle condamne la politique d’austérité imposée au pays et à nos établissements auxquels l’«autonomie» impose de rechercher leurs financements propres.
Nous nous interrogeons d'ailleurs sur les effets discriminants que peut avoir une telle demande au sein de la population étudiante puisqu’il est patent que tous les récipiendaires de ce courrier ne disposent pas, au travers de leurs familles, des contacts institutionnels et relations personnelles ainsi sollicités.
Ne serait-il pas plus adéquat que le doyen de la FST « œuvre » en s’adressant au Ministère de l’ESR, que le président de notre établissement et son équipe, que la CPU, « œuvrent ensemble » également en assumant leur rôle d’élus, qu’ils aillent faire le forcing auprès de notre tutelle plutôt qu’auprès de nos enfants pour obtenir les moyens financiers et les postes de fonctionnaires nécessaires au maintien d’un service public accessible au plus grand nombre et pour le maintien d’une formation supérieure de haut niveau ?
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