16 Février 2024
COMMUNIQUE DE PRESSE
16 février 2024
"Réinventer notre rapport au travail " : le CSA du 15 février vote à l'unanimité contre l'axe "développer des modes de management" et la création d'une équipe d'appui aux managers.
La présidente de l'université de Lorraine a lancé un grand chantier intitulé " Réinventer notre rapport au travail", une approche stratégique ambitieuse mettant l'accent sur le bien-être des agents et l'amélioration des conditions de travail.
Cette approche occulte pourtant certains aspects cruciaux, notamment en ce qui concerne les besoins des agent·es de l'enseignement supérieur et de la recherche publique et leur rémunération.
La notion de bien-être au travail, si tant est que le bien-être au travail existe (le travail reste une servitude indépendamment de tout ce que l'on peut dire sur l’épanouissement), ne peut être dissociée de la question des rémunérations justes et équitables et des conditions de travail. La CGT FERC SUP insiste sur la nécessité de garantir des salaires dignes pour les fonctionnaires et contractuel·es de l'ESR. La rémunération adéquate est essentielle pour reconnaître la valeur du travail des enseignant·es-chercheur·ses et du personnel administratif, ainsi que pour attirer et retenir les talents nécessaires à la pérennité d'un ESR public.
Ce projet de la présidence de l’UL met l'accent sur des aspects organisationnels et managériaux sans aborder suffisamment les questions de fond liées à la reconnaissance, à la valorisation du travail et aux conditions de travail.
Une approche plus équilibrée aurait dû inclure des mesures concrètes visant à améliorer les salaires et les conditions de travail des agent·es, en tenant compte des revendications syndicales et des réalités du secteur.
On ne peut que regretter, par exemple, que, sur l'axe "appui aux managers", nos élu·es du CSA n'aient été consultés que a posteriori sur la création d'un service et le recrutement d'agent·es : l'UL recrute 5 agent·es de catégorie A spécifiquement dédiés à l'accompagnement des "managers", alors que tous les services sont en surcharge et que nos missions de service public (enseignement et recherche) sont en danger. Ce projet a d'ailleurs fait l'objet hier 15/02 d'un rejet unanime de la part des élu·es au conseil social d'administration de l'Université de Lorraine et le point devra leur être représenté sous quinzaine avant de pouvoir passer en conseil d'administration : nous attendons que la direction le modifie.
Enfin, nous avons un désaccord sur le terme même de manager, invasion de l’anglicisme « management » dans les pratiques d’organisation du travail. La transformation et la multiplication de cadres étiquetés « managers » ont un sens très précis : faire porter sur l’individu la responsabilité des écarts grandissants entre l’aspiration à un travail bien fait et les moyens qui lui sont alloués, entre les attentes des usager·es et l’éloignement des lieux de décision, entre les exigences auxquelles doivent satisfaire les salarié·es et les marges de manœuvre dont ils disposent.
Le « management » a donc pour rôle de faire pression pour intensifier les investissements personnels que les salarié·es doivent mettre dans un travail qui leur apporte toujours moins de satisfaction.
Il est crucial de reconnaître que les problèmes constatés sont le résultat des politiques mises en place au sein de l'université, et ce, depuis sa création :
- la dimension géographique de l'université a créé des inégalités dans l'accès à certains services, notamment la restauration, ce qui peut affecter le bien-être des agent·es,
- la suppression des réservations de places en crèche et des centres aérés est un autre exemple de la dégradation des services proposés et qui impacte le droit à la parentalité.
Ces décisions peuvent avoir un impact significatif sur la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle des agent·es, ce qui est essentiel pour leur bien-être global.
Dans ce contexte, il est nécessaire de prendre en compte les aspects pratiques et les conséquences réelles des politiques et des décisions administratives sur la vie quotidienne des personnels. Une approche plus holistique et participative, qui inclut les perspectives des agent·es et des syndicats tels que la CGT FERC SUP, sera plus efficace pour résoudre les problèmes et améliorer véritablement le rapport au travail à l'Université de Lorraine.
La CGT FERC Sup de l’université de Lorraine